Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« Rémy Boursot interrogé par Gazette Info | Page d'accueil | Nouvelle campagne du Front National : " Sarkozy, la débâcle ! " »

03/09/2010

Edouard Ferrand interrogé par la Gazette de Côte d'Or

edouard-ferrand.jpg

LA GAZETTE : Est-ce vraiment une bonne chose pour le Front national que Nicolas Sarkozy ait tenu un discours sécuritaire cet été ?
Bien sûr ! Le chef de l’État nous fait une publicité formidable, et presque tous les jours.

Que voulez-vous dire ?
Nicolas Sarkozy a été ministre de l’Intérieur, il a été élu en mettant le paquet sur la sécurité – au moins dans son discours – et que s’est-il passé depuis ? L’insécurité progresse.

Pourtant, les chiffres affirment le contraire… D’accord, tout le monde a compris qu’ils sont bidons, mais c’était juste pour dire…
Les chiffres sont trafiqués. Comment peut-on lutter efficacement contre l’insécurité en réduisant les effectifs de police et de gendarmerie comme le fait Sarkozy ? Il tient un discours ferme, donne l’impression de donner un tour de vis sécuritaire, mais il ne va pas refaire le coup aux Français qui ont bien compris qu’il n’est que dans la communication et l’agitation !

En 2007, il avait pourtant siphonné une partie de l’électorat frontiste…
Oui, mais les résultats des dernières élections régionales en mars ont bien prouvé qu’on avait enterré le Front national un peu trop vite. Aujourd’hui, les intentions de vote en notre faveur oscillent entre 12 et 13 %, et nous sommes à presque deux ans du premier tour de l’élection présidentielle. Au train où vont les choses et comme il n’y a pas de raison pour que cela change, cela ne peut qu’augmenter. Il y a des Français qui sont sensibles au discours du Front national, car nous ne mentons pas. Cela fait plus de trente ans que Jean-Marie Le Pen dit que la situation concernant l’immigration et la délinquance est grave. Les faits ne font que lui donner raison. Nicolas Sarkozy ne prend que des mesurettes…

Attardons-nous sur le problème des Roms. Ils sont expulsés – avec une aide au retour – mais personne n’ignore qu’ils vont revenir, puisqu’ils sont européens. Que préconisez-vous face à cette situation ?
Personnellement, je suis favorable au renforcement du rôle de l’État dans le domaine de la défense et de la sécurité. Et avec l’Europe telle qu’elle est aujourd’hui, les contrôles aux frontières n’existent plus, alors qu’il faut les intensifier. Les Roms qui viennent en France ne travaillent pas et vivent dans des conditions très précaires, sont haïs dans leur pays d’origine. Mais ce sont à la Roumanie, à la Bulgarie et à la Hongrie de prendre en charge leurs ressortissants et de les intégrer…

Cela n’a pas empêché le gouvernement roumain de s’inquiéter des expulsions de Roms en dénonçant une dérive xénophobe en France. Alors qu’il les traite pire que des chiens…
La France ne peut plus, ne doit plus accueillir tout le monde. Moi, je discute avec pas mal de gens, et tous ne sont pas des électeurs ou même des sympathisants du Front national. Beaucoup me disent qu’ils en ont marre de cette immigration. Il n’y a qu’à écouter les conversations. Les Français en ont assez que des gens viennent s’installer dans leur pays pour toucher des aides, se faire soigner gratuitement aux frais des contribuables. N’y a-t-il pas assez de nos compatriotes en difficulté ? Il y a une poussée xénophobe en France. Mais l’État se montre trop laxiste en terme d’immigration et de sécurité, deux thèmes qui font partie des principales préoccupations des Français. Et moins il y a de policiers et de gendarmes, plus les gens vont être tentés de s’armer et de se défendre eux-mêmes.

Parmi les « mesurettes » de Sarko, figure la déchéance de la nationalité française pour les délinquants qui s’en prendraient par exemple à des policiers. La déchéance de la nationalité fait pourtant partie des revendications frontistes, non ?
Nous allons même plus loin, puisque dans certains cas, nous demandons qu’outre la déchéance de la nationalité, le délinquant soit condamné puis expulsé vers son pays d’origine. La nationalité française se mérite. Il y a également la solution de frapper les délinquants et leurs familles au niveau du portefeuille.

Le lien entre immigration et délinquance est-il aussi évident que Nicolas Sarkozy veut bien l’affirmer ?
Après la seconde guerre mondiale, l’immigration était essentiellement maghrébine. Pour ces gens – souvent kabyles ou berbères – seul le fait de travailler était important. Ils n’étaient pas islamisés, et ils respectaient notre pays. Les générations suivantes se sont parfois lancées dans le grand banditisme, et plus particulièrement le trafic de drogue. À Grenoble, la mort de ce braqueur abattu par la police – alors qu’il venait de tirer sur elle – a menacé toute cette économie souterraine. Les policiers sont devenus les rivaux de ces trafiquants. Il faut savoir qu’aujourd’hui, la principale mission des ex-Renseignements Généraux est de surveiller et d’infiltrer les cités. Les gens qui regardent la télévision ou lisent les journaux ne sont pas dupes : quand ils voient des émeutes dans les cités ou quand il y a des reportages sur des trafics de drogue, ils identifient sans problème qui sont les délinquants. Malgré les capuches…

La gauche a fait savoir qu’elle était en désaccord avec les mesures sécuritaires du chef de l’État…
Cela ne m’étonne pas. Sur les questions de sécurité et d’immigration, le Parti socialiste n’a par exemple jamais été crédible, à quelques exceptions près, comme Manuel Valls par exemple. Si nous en sommes là aujourd’hui, les socialistes ont une grosse part de responsabilité.

Croyez-vous en l’hypothèse plus ou moins  évoquée selon laquelle Nicolas Sarkozy réfléchirait à faire entrer Marine Le Pen au gouvernement ?
Mais je suis persuadé que Sarkozy n’attend que ça ! Mais pas elle… Elle sait très bien qu’entrer dans ce gouvernement signerait sa mort politique ! Elle est jeune, elle a du talent et elle peut aspirer à devenir un jour chef de l’État. Pourquoi irait-elle se perdre chez Sarkozy ?



16:59 Écrit par La Vaire | Lien permanent | Commentaires (0)

Les commentaires sont fermés.