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30/06/2011

CRB

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Conseil régional de Bourgogne

Séance plénière du 29 juin 2011

 

Intervention de Edouard Ferrand

Président du Groupe Front national

 

 

 

Monsieur le Président,

Mesdames, Messieurs,

Mes chers Collègues,

 

Dans sa configuration actuelle, j’ai l’impression que le Conseil régional de Bourgogne ne pèse plus sur les événements, qu’il ne décide plus, ne tranche plus, n’oriente plus : il simule. Ses membres s’agitent, parlent, votent, se font élire ou se font battre, mais toute cette gesticulation ne débouche sur rien. Chaque année, vous consacrez une aide de plusieurs millions d’euros à l’action internationale pour vous donner bonne conscience. Mais la crise, elle n’est pas forcément là où vous le croyez. La situation grecque nous montre que la crise systémique qui gagne l’Europe ne doit pas faire oublier que la paupérisation sévit tout autant dans nos campagnes et villes bourguignonnes. Je vais vous parler d’un territoire près de chez nous qui se désagrège : le Tonnerrois. Le Tonnerrois, c’est un territoire qui s’enfonce dans la pauvreté et meurt en silence à petit feu… Depuis 2003, ce sont près de 800 emplois qui ont été supprimés. Thomson, Fromagerie Paul Renard, Petit bateau… Et maintenant Lafarge. Le groupe de cimentiers a annoncé la fermeture de son usine. Conséquences : ce sont 74 salariés de l’usine à Lézinnes qui vont perdre leur emploi. André Villiers, président centriste du conseil général de l’Yonne, accompagné d’élus UMPS s’est rendu sur le site et a déclaré : « Nous ne pouvons accepter de voir le Tonnerrois souffrir encore plus. Nous voulons garder ces familles, dans nos écoles, dans les associations. C’est un combat économique et social, un combat du cœur ». Un peu plus tard, les conseillers généraux de l’Yonne ont voté une motion exprimant leur solidarité avec le Tonnerrois…

 

Ces mêmes élus soufflent le chaud et le froid et sont les artisans d’une politique l’ultralibérale, de l’ouverture des frontières économiques en résumé d’une mondialisation qui a tué nos emplois et nos entreprises. Tous ont voté les différents traités qui ont mis à genoux notre industrie.

 

En somme l'Europe a été conçue comme l'instrument permettant notamment au MEDEF de faire éclater les économies nationales.

 

En 1982, François Mitterrand n'hésitait pas à affirmer :  « l'Europe sera sociale ou ne sera pas. » 10 ans plus tard, il approuvait l’union économique et monétaire de Maastricht, traité qui allait accélérer la déconstruction du « modèle social européen. » Maastricht a amorcé le passage à un capitalisme supranational où augmente sans cesse désindustrialisations, délocalisations, chômage, pauvreté, destruction des services publics dans les villes et campagnes, destruction des univers culturels  etc...

 

Cette union économique que vous avez appelée de vos vœux est aujourd’hui en faillite. Les règles de discipline financières et budgétaires de ne pas dépasser un déficit de 3% du PIB ont volé en éclats. En 2010, la France a eu un déficit budgétaire de 7,7 %. L'objectif de la politique monétaire est d'instituer une Et votre monnaie censée unique assurer la stabilité des prix et le respect de l'économie de marché a également volé en éclats.

 

Chaque fois qu’une usine ferme en Bourgogne, chaque fois que l’Etat ferme ses services publics de proximité, vous vous indigné et vous courez faire du clientélisme aux portes des usines. Vous vous indignez que l’Etat ne transfère pas suffisamment ses aides mais vous continuez à soutenir cette politique suicidaire qu’est l’Europe du tout économique. Vous  n’avez pas tenu compte des avis du Groupe Front national à la région pour favoriser nos entreprises locales contre la mondialisation. Nous avons hurlé dans le désert… En vain…

 

Mais miracle : il vient de la rue de Solferino ! Dans son programme des élections présidentielles, le PS préconise un retour à un certain protectionnisme. Sans parler d’Arnaud Montebourg qui déclare lors de sa marche au Mont Beuvray : « L’économie nous met au pas, nous met les menottes. Pensez-vous que notre avenir soit de se soumettre ou de se démettre de ces marchés ? Nous n’avons pas le choix car sinon, nous finirons avec la destruction de nos emplois industriels et agricoles ». Votre ami Philippe Baumel au sommet du Mont Beuvray y est allé de son refrain: « L’indignation est partout en Europe à cause d’une mondialisation exacerbée. » On croit rêver ; belle hypocrisie.

 

Gauche et droite, vous avez voté tous les traités qui ont fait perdre à la France sa souveraineté politique et monétaire.

 

Est-ce pour vous faire pardonner vos excès d’ultralibéralisme dans votre course effrénée derrière Strauss-Kahn que maintenant vous aussi, Monsieur le Président, vous faites pleurer dans les chaumières ?  Pourtant vous l’ancien du PSU vous avez voté le traité de Maastricht...

 

Vous avez reçu ici même le 16 juin dernier à grand renfort de publicité toute une caravane d’intellectuels de gauche anti-mondialiste et anticapitaliste. On sent que la campagne des élections présidentielles est lancée… Stéphane Hessel déclarant ici même : «  Il faut vous indigner et, après ça, vous engager. Nous sommes en mesure de lutter contre les lobbys du capitalisme financier auxquels sont encore assignés nos États ».

 

Ou encore les déclarations de Hervé Kempf à cette même tribune : « En réalité, nous sommes entrés dans un régime oligarchique, cette forme politique conçue par les Grecs anciens et qu’ont oubliée les politologues : la domination d’une petite classe de puissants qui discutent entre pairs et imposent ensuite leurs décisions à l’ensemble des citoyens ».

 

Terra nova fait pour sa part fait un constat sans appel : « Partout en Europe, en Amérique du Nord, en Australie, la coalition historique de la gauche, centrée sur la classe ouvrière, s’efface. Même dans les pays où existe un lien institutionnel, via les syndicats, entre la classe ouvrière et la gauche politique, le vote ouvrier déserte la gauche… »

 

Votre soutien à cette politique européenne du tout économique est un échec. Pour la première fois depuis plus de trente ans, vous entendez les classes populaires demander un retour au protectionnisme culturel, au protectionnisme économique et social. Il est temps de penser à la Bourgogne d’abord. Nous ne voulons pas devenir les Grecs de l’Europe.

 

15:08 Écrit par La Vaire | Lien permanent | Commentaires (0)

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