« Sens | Page d'accueil | Avallon bleu Marine »
13/01/2014
Conseil régional de Bourgogne Vote du budget primitif 2014
Conseil régional de Bourgogne
Séance plénière
Lundi 13 janvier 2014
Intervention d’Edouard Ferrand
Président du Groupe Front national
« Budget primitif 2014 »
Monsieur le Président, Mesdames Messieurs,
Chers collègues,
Ayant passé l’âge de croire au père Noël, je n’attendais pas grand-chose en matière d’évolution des différentes politiques programmées dans votre budget primitif 2014. Nos interventions sur le budget depuis 2010, vous le savez, sont sans ménagement. La permanence de nos propos ont été une suite logique : nous avons régulièrement rappelé à cette auguste assemblée les priorités de l’exécutif c’est-à-dire trouver un équilibre des budgets au prix d’une recherche d’économie, entamer la réduction des frais de fonctionnement et la réduction de la masse salariale et enfin créer la baisse des impôts. Ces demandes vertueuses n’étaient pas la révélation de notre boule de cristal mais reconnaissez-le devançaient l’imminence d’une crise économique et sociale majeure. L’ambition que nous portons à la Bourgogne est certes le triomphe du rêve sur la certitude mais aujourd’hui nous sommes dans le réalisme. Si vous aviez suivi nos conseils, nous aurions certainement gagné du temps. Et comme dit le dicton, le temps c’est de l’argent car malheureusement, la région Bourgogne est la meilleure amie des banques. Diriger et apprendre ne sont pas dissociable. Faute de baisser nos charges ces dernières années, nous avons enrichi les banques… Vous avez sous-estimé la crise, cette crise née d’une volonté cynique de construire une Europe fondée sur l’argent contre les peuples, une Europe du tout économique contre le politique. Dans le même temps, l’Etat s’est désengagé d’une partie de ses fonctions régaliennes et la superposition des structures territoriales a désorganisé l’action du politique. Par exemple, pour construire un boulodrome, il convient d’avoir dorénavant les accords de la région, du département, de l’agglomération, de la commune et de l’Europe. Bref, si vous aviez suivi nos recommandations, nous n’en serions pas là et depuis longtemps vous auriez procédé à la maîtrise des dépenses publiques ! Souvenez-vous l’année dernière nous avons présenté un contre-budget sur d’autres choix en privilégiant quatre critères : emploi, formation, mobilité, qualité de vie. Vos critiques ont été vives…
Alors, si je regarde aujourd’hui les deux grands pôles de dépenses de la région à savoir les transports et la formation professionnelle, le bilan est inquiétant. Nous leur avons consacré un tiers de nos dotations annuelles. Le projet de réforme de la Formation professionnelle est quasiment abandonné avec aucune stratégie affichée. Les transports vous nous coûter entre 180 et 300 millions d’euros pour les prochaines années avec l’abandon de la ligne Rhin/Rhône, sans compter l’abandon du contournement du TGV Paris/Lyon, l’incertitude sur l’aéroport…
Sur un plan national, la dette atteint un record historique, le pouvoir d’achat a chuté, la crise du logement est sans précédent. Mais ce qui m’inquiète le plus ce n’est pas votre budget, c’est le chômage. Le chômage est un problème beaucoup plus important que notre dette. Si l’on prend toutes les catégories de chômeurs (A, B, C) : ils sont 115 893 le nombre de chômeurs bourguignons à la fin 2013. Sur un an, le chômage affiche une hausse de +3,7% soit +4 136 personnes supplémentaires l’équivalent de la ville de Tonnerre. Quel impact ont eu vos emplois aidés sur le chômage ? Aucun… Quel impact ont eu vos initiatives économiques sur les entreprises ? Aucun… Le bilan est maigre si ce n’est des infrastructures sportives, des concerts de rue ou encore quelques aides à l’international.
Alors, Monsieur le Président, la politique, c’est l’art de faire des choix. Vous avez voulu des emplois d’avenir ; le chômage des jeunes est aujourd’hui le plus important en Bourgogne. Il aurait mieux valu créer par notre Assemblée une aide directe à l’embauche des jeunes, ou encore un soutien aux commerces de proximité où encore à l’agriculture. Rien de tout cela. Alors aujourd’hui, vous faites pleurer dans les chaumières sur la baisse des recettes de fonctionnement et les contraintes s’accumulent sur un budget dont les marges de manœuvre se réduisent d’année en année.
En résumé, votre copie est entièrement à revoir. Vous êtes décalé face à la réalité. Quand elle est au pouvoir, la gauche se coupe du peuple et matraque les entreprises. Pourtant, nous aurions voulu inciter l’exécutif régional à trouver près de 10 millions d’économies dans ce budget et ainsi ne pas pénaliser le pouvoir d’achat de nos administrés. Car l’emprunt d’aujourd’hui est l’impôt de demain. Que de temps et d’énergie perdus… Que les contribuables bourguignons se le disent : après la droite au pouvoir, la gauche n’a pas fini de frapper !
11:07 Écrit par La Vaire | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.