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10/08/2015
Farce à Dijon
François Rebsamen de retour à Dijon: un choix "logique" pour un bilan ministériel peu glorieux
POLITIQUE - Un conseil municipal extraordinaire est convoqué ce lundi 10 août à 14h pour élire le nouveau maire de Dijon après le décès de l'édile socialiste Alain Millot, terrassé par un cancer à la fin du mois de juillet. Depuis l'annonce de la candidature de François Rebsamen, actuel ministre du Travail ancien maire de la capitale bourguignonne pendant 13 ans, l'issue du scrutin ne fait plus l'ombre d'un doute.
Ce retour en Côte-d'Or a un prix: en dépit de l'amitié qui le lie au président de la République et malgré ce qu'il a pu un temps laisser entendre, "Rebs" ne pourra pas cumuler ses fonctions municipales avec son portefeuille rue de Grenelle. Une fois redevenu maire, il lui faudra donc plier bagages dans des délais qui restent à déterminer. "Je remettrai ma démission le 19 août à la fin du prochain Conseil des ministres", annonce ce lundi le ministre au Parisien.
Certains s'étonneront de voir ce responsable politique de 64 ans abandonner les ors de la République seize mois seulement après sa nomination pour regagner une capitale régionale où il a déjà largement imprimé sa marque. Mais comme il le rappelait en mars 2014, juste avant d'être élu pour la troisième fois à la tête de la ville, maire de Dijon reste "le plus beau des mandats". Et ministre du Travail, à l'heure où le chômage bat record sur record, peut-être le pire.
Ministre du chômage et des "manipulations"
Si François Rebsamen devrait sans difficulté réussir son retour à Dijon, c'est qu'il y a laissé quelques bons souvenirs depuis qu'il a arraché la ville à la droite en 2001. A l'instar d'autres maires socialistes, cet ancien trotskiste a su y agiter un cocktail de pragmatisme social-libéral pour redynamiser le centre-ville et favoriser la démocratisation de la culture sans rogner sur la sécurité, une de ses marottes. Le bilan est moins glorieux au Travail, ministère dont il a hérité par défaut lui qui ne rêvait que de l'Intérieur.
Si la tâche s'annonçait ardue dès son entrée en fonction avec une courbe du chômage décidément rétive à l'idée de s'inverser, ce Hollandais historique n'a jamais semblé peser sur le cours de la politique gouvernementale, pris en étau entre les promesses du chef de l'Etat et la concurrence médiatique du jeune ministre de l'Economie, Emmanuel Macron. Malgré quelques signaux encourageants, les résultats ne sont jamais venus. Entre sa prise de fonction et son départ probable, Pôle emploi aura vu affluer plus de 207.000 chômeurs supplémentaires. Soit presque la population du Grand Dijon dont il devrait logiquement, s'il est réélu maire, prendre également la présidence.
"Etre ministre du travail et du chômage avec un président qui ne se représentera qu'en cas d'inversion des deux courbes d'évolution est certainement une épreuve épuisante", raille Edouard Ferrand, le patron du Front national en Bourgogne. "Il part sur un travail qu'il a accompli avec beaucoup de volonté, avec des résultats qui sont ceux que l'on connaît", résumait ce lundi sans emphase Claude Bartolone, le président socialiste de l'Assemblée nationale.
11:42 Écrit par La Vaire | Lien permanent | Commentaires (0)
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