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29/07/2016

3 députés à Chablis au chevet des vignes

Resized_20160728_174535.jpegLe Jeudi 28 juillet 2016, une Délégation parlementaire du groupe Europe des Nations et des Libertés s'est rendue à Chablis. Edouard Ferrand, Sylvie Goddyn et Dominique Bilde députés au Parlement européen se sont rendus sur place à la rencontre des vignerons et de leurs vignes. Le but était de faire un point sur les intempéries du printemps 2016 à Chablis, gelée et grêles des 13 mai et 23 mai 2016.

A noter que le gèle de printemps à occasionné des dégâts limités,

- grêle du vendredi 13 mai sur une zone de 20km par 5km, gros dégâts sur la vigne et les grandes cultures.

- grêle de la fin mai : l'orage remonte de Coulange la Vineuse sur le chablisien, en tout cela ravage une zone de 70km sur 20km de large. Très gros dégâts car la vigne est alors plus développer que lors de la première grêle.

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Conséquences de la grêle sur les vignes :

 

- perte, souvent totale, de la vendange en cours,

- perte ou forte diminution de la vendange suivante quand les bois ont été touchés,

- regain de travail et besoin de main d'oeuvre : les pieds abîmés doivent être taillés et traités afin que les feuilles permettent aux nouveaux bois de se développer dans de bonnes conditions; les vignes abîmées sont très vulnérables aux maladies, ce qui peut demander plus de traitements (c'est le cas cette année à cause de la chaleur et de l'humidité).


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Conséquences pour les vignerons touchés :

- perte de la récolte,

- baisse de la récolte de l'année suivante,

- faibles rentrées d'argent, alors que le besoin de trésorerie est égal ou supérieur à une année normale (du fait de la main d'oeuvre),

- tension sur la trésorerie, emprunt, report des investissements (ce qui a aussi des conséquences sur l'économie locales : PMI, artisans etc.),

- difficultés à fournir les clients habituels, risque de perdre une partie de la clientèle surtout à l'export (Chablis exporte 70% de son vin), qui se reporte vers d'autres vins et ne "revient" pas ensuite,

- abandon des gros projets collectifs des appellations les plus touchées, alors que le contexte mondial est très compétitif et que ces investissements permettent de "rester dans la course" à moyen terme,

- vente de certaines terres en cas de trop grosse difficultés de trésorerie (selon Daniel, il faut au moins 5 ans pour amortir les dégâts de ce genre d'épisode),

- poids supplémentaire des cotisations MSA qui même si elles sont étalées, reposent sur du travail qui ne rapportera pas d'argent (entretien de la vigne abîmée afin qu'elle redevienne productive.

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Les assurances :

 

- la vendange de l'année peut être assurée à titre individuel : peu de vignerons y ont recours, du fait du coûts de ces dispositifs qui ne leur semblent pas adaptés à leur profession. Le gouvernement prétend avoir contribué à améliorer le dispositif, sans que cela ne change vraiment le regard d'une majorité de professionnels. La déclaration de l'état de calamité agricole accélère les prises en charges des dossiers,

- le Fond national de gestion des risques en agriculture, qui, sans cotisation, peut prendre en charge certains dégâts non pris en charge par l'assurance récolte, quand l'état de calamité agricole a été déclenché.

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Les propositions du gouvernement et des services agricoles, solutions inappropriées dans la plupart des cas :

 

- déclarer l'état de calamité agricole : évoqué mais personne ne connaît le délais alors que le temps passe et que les vignerons voient fondre leur trésorerie,

- recours au chômage partiel : inadapté pour la vigne puisque le vignoble abîmé nécessite beaucoup de main d'oeuvre (le gouvernement confond visiblement les artichauts et les vignes...),

- échelonnement des cotisations MSA : rien de concret pour le moment ; si la mesure a son utilité, elle consiste cependant à faire payer des charges sur un travail qui ne rapportera pas d'argent (imagine-t-on une PME payer 6 à 8 mois de main d'oeuvre pour ne rien produire ?),

- Le ministre Le Foll est passé dans le chablisien début juillet, ce qui n'a pour le moment rien changé.

 

 

- vu l'étendue des dégâts cette année sur près de la moitié du vignoble français, l'attitude du gouvernement menace la pérennité du seul secteur agricole français qui n'est pas en crise, et affaibli la position de leader des vignerons français à l'export pour les années à venir (entre autre les investissements non réalisés faute de trésorerie). Une attitude déjà remarquée quand le gouvernement a accepté d'ouvrir les négociations du TTIP sur une liste d'appellation très restreinte (moins de 300 pour toute l'UE), et ce sans aucune garantie des américains à ce sujet,

- cette attitude irresponsable a aussi des conséquences graves sur l'activité économique des régions touchées (moins d'investissements, donc moins de travail pour les prestataires, les artisans, les PME et les PME du secteur).

 

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Grêle en Chablis mai 2016 par edouard-ferrand20160728_174251.jpg

16:23 Écrit par La Vaire | Lien permanent | Commentaires (0)

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