Edouard Ferrand sur France Bleu Bourgogne

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Puis allez dans la rubrique : Le rendez-vous politique.

Son interview complet:

ARNAUD BOUSQUET : Comme dans les feuilleDes six élus Front national à la région en 2004, il n’en reste que trois encore membres du FN. N’y a-t-il pas un risque que le score de votre parti soit lui aussi divisé par deux en mars prochain ?
EDOUARD FERRAND : C’est tout le contraire. Le Front national est en ordre de bataille. Nous avons bien lancé notre campagne, les premiers à nous déclarer. Le Front national, l’élection régionale, c’est son élection ! On veut bien figurer, passer la barre des 10% (seuil nécessaire pour se maintenir au deuxième tour, ndlr) et avoir des élus. Notre électorat est bien conscient des enjeux. Les finances, l’identité, l’immigration, la sécurité. Mais surtout, les électeurs de l’UMP sont déçus à mi-mandat de Nicolas Sarkozy. Il fait le jeu de la gauche : comment voulez-vous vous retrouver dans une majorité qui va de Philippe de Villiers à Frédéric Mitterrand ? Depuis 1986, on a, sans discontinuer, des élus au conseil régional. Et surtout, en ce moment, moi je retrouve les prémisses que je sentais en 2002 quand Jean-Marie Le Pen est devenu au deuxième tour le challenger de Jacques Chirac.
Ça vous renforce qu’Eric Besson mette ce thème de l’identité nationale sur la table à six mois des régionales ?
Après 2007, Nicolas Sarkozy souhaite faire un deuxième hold-up sur l’électorat du Front national. Pour la présidentielle, il a cherché à nous torpiller notre programme. Mais les électeurs ne sont pas dupes. Nicolas Sarkozy aura beau faire un copier-coller, il n’y arrivera pas cette fois-ci. Il essaie, sur ce thème de l’identité nationale, de remobiliser tous les électeurs de l’UMP qui sont déçus car sa politique ne mène à rien. Il se dit : « Mes électeurs vont repartir chez Le Pen, au secours, il faut faire quelque chose. » Quant à Eric Besson, c’est le bouffon ! Il a écrit le programme économique du Parti socialiste, aujourd’hui on l’a envoyé renvoyer les Afghans, maintenant il s’occupe de l’identité nationale. C’est le groom, c’est l’homme de service. Le petit rapporteur du président ne cherche qu’à avoir son maroquin mais ça n’apporte rien au débat politique.
Alors vous tentez de vous le réapproprier ce thème, en ouvrant votre propre consultation sur Internet. Par exemple, dans votre forum, vous demandez de répondre à cette question : avez-vous eu le sentiment, un jour, de devoir vous cacher d’être français ? Explication…
On voudrait faire le Grenelle de l’identité nationale. Les Français ne savent plus du tout où ils habitent. Être français, ça se mérite ou ça s’hérite. Sur ce forum, nous avons déjà 20 000 personnes inscrites. Les réponses seront consultables.
Donc, par exemple, si quelqu’un vous répond « Oui, j’ai dû un jour me cacher d’être français, c’était le 22 avril 2002 », vous le publierez...
Quand je vois que dans les virages sud du stade à Marseille, on n’a pas le droit de sortir le drapeau français, ça m’inquiète. Moi je n’ai pas honte d’être français, avec une nation glorieuse, un passé et une culture absolument extraordinaires.
Est-ce qu’aujourd’hui, vous mettez le président socialiste François Patriat et son futur adversaire de droite, qu’il s’agisse de François Sauvadet ou d’Alain Suguenot, dans le même panier ?
Le président socialiste, je l’appelle monsieur Taxes : il nous laisse une gestion financière catastrophique. L’UMP et le PS en région Bourgogne sont exactement dans le même sac. 99% des dispositions à la région sont votées entre l’UMP et le PS. Leur division n’est que de façade. Ils se retrouvent tous pour aller boire un petit kir ensemble. C’est comme ça que ça se passe, il faut le savoir. Il n’y a aucune différence entre le PS et l’UMP. En 98, on a fait un apport de nos voix à Jean-Pierre Soisson mais sans rien demander en contrepartie. On considérait juste que la gauche socialo-communiste était un danger pour la Bourgogne. D’ailleurs, on ne s’y est pas trompé !
Avez-vous rencontré Pierre Jaboulet-Vercherre pour tenter de recoller les morceaux et faire liste commune aux régionales ?
Non. Ce monsieur n’existe plus pour nous .