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31/10/2010
Dijonscope
La candidate brigue la tête du parti en 2011
Marine Le Pen (FN) en Côte-d'Or: "Nicolas Sarkozy a le verbe haut mais la main molle !"
Avec la bénédiction de son père Jean-Marie, Marine Le Pen part favorite dans la course à la présidence du Front National (FN) en vue des prochaines élections présidentielles de 2012. Face à l'autre candidat frontiste, Bruno Gollnisch, elle réalise actuellement sa tournée des régions pour rassembler et convaincre les militants de sa légitimité. Vendredi 22 octobre 2010, elle a ainsi animé une réunion publique à Plombières-lès-Dijon, en Côte-d'Or. Si les barons locaux du parti d’extrême droite comme Édouard Ferrand ou Rémy Boursot ne cachent pas leur préférence pour la dame, il faudra néanmoins attendre le congrès du parti le week-end des 15 et 16 janvier 2011 pour que le choix final soit scellé...
Marine Le Pen bonjour. Il y a un mois, vous avez confié au "Canard enchainé" que vous faisiez étudier la proximité sémantique des discours de Nicolas Sarkozy avec ceux du Front National (Lire ici sur Marianne). Cette étude a-t-elle porté ses fruits ?
"Cette étude est partie au départ d'une boutade ; je me suis rendue compte que Nicolas Sarkozy utilisait exactement les mêmes formulations que nous. Une cellule a donc été chargée de vérifier ses discours : ainsi, dans la tribune sur l'identité nationale publiée dans le journal Le Monde, le président parlait de "signes ostensibles" ou encore de "tribalisme", des formulations peu habituelles mais que j'avais utilisées quelques jours avant. Je voulais lancer le débat et montrer que le discours de la majorité n'est qu'un vide sidéral.
L'actuelle présidence de la République est en effet votre principale cible. Comment l'expliquez-vous ?
Le discours de Sarkozy n'est que du vent... Voilà dix ans qu'il est responsable de la sécurité du pays et nous sommes au bord du chaos. Le gouvernement vit actuellement avec la peur que des émeutes éclatent dans le pays. Par exemple, la loi contre les casseurs ou encore celle contre le port de la cagoule ne sont ni appliquées, ni respectées. Pour résumer, Nicolas Sarkozy a le verbe haut mais la main molle !
Vous faites sans doute allusions aux manifestations qui rythment la France depuis plusieurs semaines. Comprenez-vous la fermeté affichée à la fois par les syndicats et par le président ?
Cette fermeté n'est que du cinéma. Au Front national, nous considérons que cette réforme est profondément injuste. Les syndicats se sont appropriés une colère légitime pour l'encadrer et l'étouffer le moment venu. Je déplore l'inexistence de débat mais les syndicats pleurent actuellement sur le lait renversé. Il n'y a qu'à voir la CGT de Bernard Thibaut qui a voté pour la constitution européenne.
Que proposez-vous alors en termes de retraite ? [ndlr : la réforme a été adoptée par le Sénat vendredi 22 octobre 2010, peu après la réalisation de cette interview]
C'est simple, si jamais nous arrivons au pouvoir, la réforme actuelle sera tout simplement supprimée. Nous voulons mettre en place une retraite à taux plein en 40 annuités maximum avec un départ à la carte sans considération d'âge légal. Nous relèverons aussi les petites retraites. Pour y arriver, il faut faire des choix. En l'occurrence, nous dirons stop à l'immigration dont le coût annuel est d'environ 60 milliards d’euros et à l'Union Européenne. Nous versons 19 milliards d'euros à l'Union européenne pour en récupérer 12 milliards. En clair, nous payons pour nous affaiblir.
Ce discours semble porter ses fruits. Un sondage Ifop pour laLettre de l'opinion vous créditait vendredi 22 octobre 2010 de 14% des suffrages. Vous vous voyez déjà en haut de l'affiche ?
Une dynamique très profonde touche toutes les catégories sociales actuellement en France. Nous enregistrons une percée spectaculaire sur les 25-39 ans et les 50-65 ans, des catégories où nous sommes traditionnellement peu audibles. Une vague de fronde est en train de se former et Nicolas Sarkozy a peur de son importance.
Cet engouement, vous le sentez sur le terrain ?
Incontestablement ! J'en suis actuellement à mon vingtième déplacement et je constate une grosse progression du nombre de personnes présentes et du nombre d'adhésions. Les gens commencent à prendre conscience que l'UMP et le PS n'offrent pas un choix différent et que la seule alternative pour notre société est le Front national, qui est le seul capable de faire bouger les lignes.
Les 15 et 16 janvier 2011, le congrès du parti devra trancher pour désigner le successeur de votre père, Jean-Marie Le Pen, leader historique du parti. Qu'est-ce qui vous différencie concrètement de votre "adversaire" Bruno Gollnisch ?
Je suis idéalement mieux placée que Bruno Gollnisch. Au foot, lorsque l'on veut marquer un but, on fait la passe à celui qui est près de la lucarne, j'espère qu'il en sera de même. Le FN a un taux de notoriété exceptionnellement haut, ce qui fait trembler l'Élysée. J'espère donc qu'on ne ratera pas la passe car je suis la candidate naturelle. Je vais traverser la France en long, en large et en travers, je me rendrais trois fois en Bourgogne. C'est un sacré marathon, où l'on parle beaucoup de politique, presque une pré-campagne pour les Présidentielles."
17:33 Écrit par La Vaire | Lien permanent | Commentaires (0)
Pauvre France...
La France de plus en plus corrompue !
Transparency International a publié mardi 26 octobre son Indice de perception de la corruption (IPC) 2010, un classement évaluant 178 pays en fonction de la perception du niveau de corruption affectant leur administration publique et classe politique (Consulter ici le classement).
Dans cette édition 2010, près des trois quarts des pays évalués ont un score inférieur à 5, sur une échelle allant de 0 (haut niveau de corruption perçu) à 10 (haut niveau d’intégrité perçu). La France, avec une note de 6,8, recule encore d’une place et passe au 25ème rang du classement. Elle demeure ainsi derrière de nombreux Etats européens tels que la Suède, les Pays-Bas, l’Allemagne et le Royaume-Uni.
Pour en savoir plus, lire la synthèse du classement ci-dessous.
"Principaux résultats
Dans l’IPC 2010, le Danemark, la Nouvelle-Zélande et Singapour se retrouvent en haut du classement avec un score de 9,3. Les gouvernements instables, souffrant encore souvent des conséquences de conflits passés, continuent à dominer le bas du tableau. L’Afghanistan et le Myanmar se partagent l’avant-dernière place avec un score de 1,4. La Somalie arrive dernière avec 1,1.
De réels changements de perception peuvent être constatés pour certains pays. On note une amélioration des scores entre les éditions 2009 et 2010 pour le Bhoutan, le Chili, l’Équateur, la Macédoine (ARYM), la Gambie, la Jamaïque, le Koweït et le Qatar. Parallèlement, on observe un déclin des scores sur la même période pour la République Tchèque, la Grèce, la Hongrie, l’Italie, Madagascar, le Niger et les États-Unis.
La France recule encore
La France, avec une note de 6,8, recule encore d’une place et passe au 25ème rang du classement. Plusieurs raisons expliquent que les entreprises et experts internationaux interrogés continuent à avoir une image relativement dégradée de la classe politique française. Entre janvier 2009 et septembre 2010, l’actualité française a été marquée par plusieurs affaires dont l’audience a largement dépassé nos frontières.
Au premier rang de celles-ci, on peut citer le rebondissement, en juin 2009, de l’enquête sur l’attentat de Karachi qui, selon les familles des victimes, privilégie désormais la piste de l’arrêt du versement de commissions occultes pour expliquer l’attentat et aurait par ailleurs établi l’existence de retro-commissions. Outre cette affaire également marquée par un énième usage abusif du secret défense dans une affaire de corruption, le projet de suppression du juge d’instruction (Lire ici l'article du Parisien.fr) et la nomination contestée d’un certain nombre de procureurs conduisent les observateurs internationaux à s’interroger sur l’indépendance et les moyens d’action de la justice française pour mener à bien des enquêtes dans des dossiers politico-financiers sensibles.
Par ailleurs, dix ans après la ratification par la France de la Convention OCDE, la justice française n’a conduit à son terme presque aucune des procédures engagées pour corruption d’agent public étranger, ni prononcé de condamnation, à l’exception d’un dossier de faible importance. «La volonté de la France de mettre en œuvre les engagements pris au titre de la Convention OCDE, du Conseil de l’Europe et de la Convention des Nations Unies contre la corruption est de plus en plus mise en doute par la communauté internationale», souligne Daniel Lebègue, président de TI France.
Plus récemment, la controverse sur les conflits d’intérêts suscitée par l’affaire Woerth-Bettencourt qui a éclaté durant l’été 2010, a jeté un peu plus le doute sur les pratiques de la classe politique française. Celles-ci doivent évoluer vers plus de transparence et mieux garantir la primauté de l’intérêt général sur les intérêts particuliers. C’est une condition indispensable pour que la classe politique française retrouve la confiance des observateurs internationaux mais, aussi et surtout, celle de nos concitoyens".
Par ailleurs, Transparence International France a été auditionnée mardi 26 octobre 2010 par la Commission de réflexion pour la prévention des conflits d’intérêts dans la vie publique (Cliquer ici pour en savoir plus).
12:10 Écrit par La Vaire | Lien permanent | Commentaires (0)