Yonne républicaine

Yonne républicaine 24/04/2012

Le Front national s'enracine dans l'Yonne

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François Hollande arrache la deuxième place. Mais l’Yonne reste fortement ancrée à droite et le FN continue de s’y enraciner.

Sarkozy (27,62 %), Hollande (24?%), Le Pen (23,68 %). Voilà le tiercé du premier tour de la présidentielle dans un département où les droites, après les déconvenues des régionales, des municipales et, à un degré moindre des cantonales, retrouvent une large majorité.

Droite classique (inclus le dissident Dupont-Aignan qui réalise 2,22 %) et extrême droite totalisent en effet 53,52 % des suffrages, soit 2,5 points de plus qu’au premier tour de 2007. Et de ce côté de l’échiquier politique, le Front national est le grand gagnant?; il s’enracine toujours plus profondément. Bien que troisième, Marine Le Pen fait près de dix points de mieux que son père en 2007. Et près de trois points de plus que ce même Jean-Marie Le Pen en 2002, lorsque ce dernier était arrivé en tête devant Chirac et Jospin.

Sarkozy perd cinq points

La candidate d’extrême droite se place même en seconde position dans la troisième circonscription avec 25,37 % (28,16 % pour M. Sarkozy, 22,62 % pour M. Hollande).

Nicolas Sarkozy, lui, recule de près de cinq points par rapport à 2007 (32,28 %). Le président sortant arrive toutefois en tête dans les trois circonscriptions ainsi qu’à Sens et même, mais de très peu, à Joigny, une ville fraîchement convertie à la gauche.

 François Hollande, comme Ségolène Royal en 2007, réussit à se hisser à la seconde place, devançant Marine Le Pen de seulement 610 voix. Mais il fait grossir le score socialiste de plus de trois points (24 % contre 20,71 % à Mme Royal). Devancé par Nicolas Sarkozy de trois points dans la première circonscription, de deux points dans la deuxième et de cinq points et demi dans la troisième, il l’emporte largement, de plus de cinq points, à Auxerre.

Au centre, François Bayrou dont les troupes icaunaises ne cessent de se raréfier, s’effondre littéralement : 8,47 % contre 17,47 il y a cinq ans. Et c’est Jean-Luc Mélenchon qui devient le quatrième homme en passant la barre des 10 %, avec des voix sans aucun doute prises au PS et à l’extrême gauche dont les scores fondent : 1,27 % pour Philippe Poutou (NPA) et 0,68 % pour Nathalie Arthaud (LO) là où Olivier Besancenot et Arlette Laguiller avaient réalisé 4,30 % et 1,53 %. De quoi redonner du baume au cœur du PC dont la candidate de 2007, Marie-George Buffet, n’avait obtenu que 1,71 %. Enfin, les écologistes restent toujours aussi peu audibles dans l’Yonne même si Eva Joly (1,76 %) fait mieux que Dominique Voynet il y a cinq ans (1,44 %). 

Daniel Guadarrama
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