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Edouard Ferrand : « Le Front National ne tranchera pas entre la peste et le choléra »

Lundi 23 avr 2012 à 16:04 | Par Aurélien Gaudriot
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Marine Le Pen a marqué le premier tour en récoltant 18,33 % des suffrages, ce qui lui donne le rôle de troisième homme pour le deuxième tour. Edouard Ferrand, très heureux du score de sa candidate, estime que le Front National ne doit pas et ne peut pas choisir entre François Hollande et Nicolas Sarkozy.

 

 

 

 

GazetteINFO.fr : Quels sentiments vous animent après ce premier tour historique pour le Front National ? La déception de ne pas être au second tour ou la réjouissance de votre bon score ?

 

Edouard FERRAND (délégué régional du Front National en Bourgogne) : On peut remarquer que le score de Marine Le Pen est bien supérieur à ce qu’avaient prévu les instituts de sondage et les médias bien pensants… Marine devait être derrière Mélenchon. Les sondages ont vraiment mal influencé l’opinion. La véritable victoire, c’est celle de Marine Le Pen. Avec six millions d’électeurs, le Front National montre qu’il est enraciné, et surtout,  qu’il est la seule alternative au système UMP-PS. Hollande n’a pas fait la percée attendue, Sarkozy arrive en numéro deux. Celle qu’on n’attendait pas, c’est Marine Le Pen !

 

 

En Bourgogne, le Front National dépasse même le score national…

Oui, le FN a fait 20 % en Bourgogne avec une force enracinée dans les quatre départements. Même si ce n’est pas le sud, l’est ou le nord de la France, la Bourgogne votait aussi Front National. On constate également que Marine Le Pen est très forte dans la classe ouvrière, là où la droite traditionnelle est présente, dans les campagnes et chez les jeunes. A chaque fois on nous dit que le vote FN est un vote protestataire, mais ça on nous le dira à chaque élection. C’est un vote d’adhésion. Si ses idées étaient si farfelues qu’on veut le faire croire, elle ne ferait pas 20 %… A seulement 43 ans, Marine Le Pen participait à sa première élection. Elle passe bien dans l’opinion. On ne peut pas lui reprocher d’avoir réalisé un excellent travail. Je remercie d’ailleurs tous les Bourguignons qui l’ont vraiment soutenue tout au long de la campagne. Elle reviendra dans cette belle région qui lui a donné 45 parrainages de maires. En Bourgogne, nous sommes très fiers du résultat.

 

 

Pensez-vous, comme Rémy Boursot (secrétaire départemental FN 21) que les Français ont manqué de courage en ne permettant pas au FN d’aller au second tour ?

Pas du tout. Je crois que Marine, sans les sondages, auraient été à hauteur de 25 %. C’est évident. Marine a été donnée en quatrième position pendant longtemps, avec 4 ou 5 points de moins. Elle était sous-évaluée… Tous les candidats ont attaqué son programme. Elle était seule contre l’ensemble du système. Ces sondages ont été maléfiques. Beaucoup ont voté Sarkozy pour faire du conservatisme…

 

 « Des sondages maléfiques »

 

Si elle décide de trancher, quelle sera la consigne de vote de Marine Le Pen ?

Nous ne serons pas les Mélenchon de droite. Franchement, c’est navrant. Tout ce travail de Mélenchon, ça sert à quoi ? De se rallier à la gauche européiste et mondialiste ? Nous, nous ne serons pas les harkis de Monsieur Sarkozy.  Nous n’allons pas donner de position, car nous ne souhaitons pas trancher entre la peste et le choléra. Par contre, Marine tient les clés du scrutin, avec Bayrou. Mais lui est incapable de se décider.

 

François Hollande président, ça ne serait pas « pire » pour vous que Nicolas Sarkozy ?

Sarkozy-Hollande, c’est la même caste politique. Ce sont des gens qui ont exercé les mêmes pouvoirs et qui tiennent le même discours européiste. Ils sont pro-immigrationistes, ils sont contre la souveraineté nationale et ils bradent l’identité française.

 

 

Les législatives constitueront un autre grand rendez-vous. Cette présidentielle doit vous donner bon espoir ?  

Je pense que le Président donnera sa majorité, et donc tout est à refaire. Autre élection, autre époque. On ne peut pas se focaliser sur ce scrutin avec les yeux de la présidentielle. Il faut attendre de voir qui l’emportera. Nous aurons des candidats partout et je pense que nous serons présents dans 70 % des circonscriptions au second tour en Bourgogne.