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« Les Chinois sont-ils prêts à nous vendre 5km de leur muraille ? », s’interroge le président groupe Frontiste, Edouard Ferrand. « Le patrimoine ne foutra pas le camp, comme la muraille restera en Chine », réplique le Président de l’assemblée, le socialiste François Patriat.
Alors que l’actualité a déjà tourné la page, le Front National de Bourgogne n’en démord pas. Profitant de la « fenêtre de tir » offerte par la session de rentrée du Conseil Régional, Edouard Ferrand, le président du groupe frontiste, est revenu à la charge, après le rachat, pour environ 8 millions d’euros, du château de Gevrey-Chambertin par un richissime chinois, amateur de (très) bons vins. « La classe politique a été la grande absente de ce débat », a pointé l’élu du l’Yonne. « En plus d’être sur le drapeau tricolore, le « rouge » est aussi une des valeurs premières de notre terroir », a-t-il ajouté. « Nos vins sont taxés en Chine à 100%, appliquons nous aussi le protectionnisme », a proposé Edouard Ferrand. En s’interrogeant, un brin « provoc’ » : « Les Chinois sont-ils prêts à nous vendre 5km de leur muraille ? ». Une idée qui rappelle étrangement celle d’un anonyme, dans la foulée de l’affaire, qui avait passé une vraie-fausse annonce sur le site Le Bon Coin, un site de petites annonces, pour vendre justement un morceau…de la muraille chinoise.
«Le patrimoine ne foutra pas le camp !»
« D’abord, je n’ai jamais été interrogé sur ce sujet », a d’abord claqué le président socialiste du Conseil régional, François Patriat, pour s’expliquer sur ces accusations de silence de sa part. « Nous nous battons chaque jour pour vendre nos vins en Chine. Et demain, vous voudriez empêcher un rachat par un propriétaire chinois ? Au nom de quel droit ? ». Avant de rappeler : « c’est une affaire privée ». Et de raconter : « je suis passé dimanche devant le château. J’ai vu l’état de la toiture qui s’effondre. Quelqu’un d’autre, demain, est-il capable de le racheter ? Qui demain va mettre 2 millions d’euros dans ce château pour faire travailler des entreprises françaises ? Qui a donné, pour 25 ans, cette vigne au meilleur vigneron de Gevrey-Chambertin ? ». Et de clamer : « le patrimoine ne foutra pas le camp ! Comme la muraille restera en Chine. Et ce n’est pas moi qui fait monter le coût des vignes ! Si on veut gagner demain le plus grand marché du monde, ne laissons pas les investisseurs tourner le dos à la Chine ». Et de souligner : « la CCI de Côte-d’Or et les viticulteurs (via le BIVB) me demandent d’organiser des voyages en Chine. Car ils veulent vendre du vin là-bas ! ». Bref, les « chinoiseries » continuent…
Bruno LÉDION Photos : Jean-Christophe TARDIVON
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