JMLP en Saône et Loire

IL ETAIT DIMANCHE EN SAONE-ET-LOIRE : Jusqu’où ira Jean-Marie Le Pen ?
Lundi 25 mars 2013

Le Président d’honneur du Front National a choisi La Guiche pour officialiser sa candidature aux élections européennes de 2014. Mais des Municipales à l’Euro, en passant par Sarkozy, Cahuzac, Mitterrrand et Hollande, il n’a oublié personne.

A La Guiche, le rendez-vous donné aux journalistes, pour une conférence de presse, était sur la place du Champ de Foire, que l’on pourrait aussi appeler champ de ruines, puisque tous les commerces, qui n’ont pas connu le 21e siècle, sont fermés. La Guiche a connu son heure de gloire avec le Bal des Mollets qui permettait aux jeunes garçons de tenter de séduire les jeunes filles.
Estelle Arnal n’a pas connu le bal des mollets et ses séducteurs potentiels. Mais dimanche matin c’est par Jean-Marie Le Pen qu’elle a été séduite. Elle, la jeune militante de Saône-et-Loire regardait le vieux lion du FN comme une petite fille regarde son grand-père, avec des yeux pleins de tendresse. Idem pour Sébastien Alloin à qui Christian Launay a confié les clés de la boutique du FN en Saône-et-Loire.
Entre la génération frontiste montante et la génération vieillissante, le contraste pourrait être grand. Sauf que ce dimanche à La Guiche, Jean-Marie Le Pen a montré un enthousiasme juvénile. Et quand il a annoncé qu’il sera candidat aux élections européennes de 2014, sur la grande circonscription du Sud-Est, c’est un message subliminal qu’il a adressé. D’abord à sa fille Marine sur le thème «je suis toujours là».
Avant d’aller partager le repas de midi avec les militants venus de Montceau, du Creusot, de Chalon-sur-Saône, de Mâcon, de Louhans du Charolais et d’au-delà des frontières de la Saône-et-Loire, Jean-Marie Le Pen a fait du «Le Pen» devant la presse.
«Je ne compte pas m'arrêter, je serai bien candidat aux européennes sur cette circonscription qui va de Bourg-en-Bresse à Bonifacio"» a déclaré M. Le Pen, âgé de 84 ans, répondant à une question de creusot-infos. Avec le sourire, l’ancien candidat à la présidentielle, actuellement élu au parlement européen, a ajouté : «La politique, ce sera jusqu'au bout, comme Molière», en rappelant aussi le destin de Charles Hernu, mort sur une scène politique… Jean-Marie Le Pen n’envisage aucune d’arrêter la politique : «C’est le tout puissant qui décidera», a-t-il ajouté, en faisant référence à Dieu.
Avant les Européennes de 2014 pour lesquelles il a déjà pris date, il y a les élections municipales. Pour elles ce n’est pas sur Dieu qu’il compte, mais sur la mobilisation de l’électorat. Avec déjà quelques convictions. «Le Parti Socialiste va être explosé et il a vraiment du souci à se faire pour ses villes». Et d’ajouter en forme de jugement : «Mitterrand avait une autre dimension que Hollande. C’est d’ailleurs pour cela qu’il avais mis en place la proportionnelle pour les législatives de 1986.
Devant les enjeux de 2014 le Président d’honneur du FN ne croit que son parti puisse sceller des accords avec d’autres partis. «Par contre localement, oui, on pourra avoir des accords, car les municipales ce n’est pas les partis, ce sont des individus. D’ailleurs par le passé, nous avons déjà passé des accords avec des personnalités».
C’est bien évidemment non sans plaisir que Jean-Marie Le Pen a accueilli les récentes mises en examen de Jérôme Cahuzac et de Nicolas Sarkozy. Elles sont, pour lui, l’expression d’une justice distributive «et cela participe d’une volonté de blanchiment de la classe politique».
Jean-Marie Le Pen qui a toujours voulu faire entendre sa voix, estime qu’aujourd’hui, les analyses du FN sont écoutées donc acceptables. Et d’ajouter : « La dédiabolisation, c'est certes Marine, mais c'est d'abord la prise de conscience que les Français ont de la réalité».
Dans cette prise de conscience de la réalité, Jean-Marie Le Pen évoque en premier lieu la délinquance et l’augmentation de l’immigration. Il estime que les vrais chiffres sont cachés aux Français, en veut pour preuve que la France a gagné 25 millions d’habitants, avec un taux de fécondité juste au-dessus du renouvellement.
Sur le sujet de l’immigration, celui qui a laissé sa place à Marine Le Pen, frappe fort : «L’immigration est planétaire et pas l’œuvre de quelques pays. La vérité c’est que nous sommes le seul endroit au monde où l’étranger est mieux traité que le national. J’en veux pour preuve que pour accéder à un logement social, il n’y a que le critère social et pas national».
Jean-Marie Le Pen déplore encore la surpopulation carcérale, note que pour 70% elle est étrangère ou d’origine étrangère et s’insurge contre le fait que les peines de moins de deux ans de prison ferme soient substituées par des «bracelets électroniques», qualifiés de «bracelets Cartier», en référence à la maison de luxe !

Alain BOLLERY