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11/02/2015

Canton de Charny


Auberger-Perrigault le binôme FN dans le canton... by AUXERRETV

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A la rencontre de la ruralité en région centre


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Tournée des députés Edouard Ferrand Philippe Loiseau


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Les Echos

Marine Le Pen, Parlement européen Strasbourg.

Le Parlement européen, laboratoire de la stratégie de conquête du FN

 Fini l’absentéisme permanent, les eurodéputés FN veulent donner l’apparence du sérieux pour crédibiliser leur mouvement, même si leur travail réel reste mince. La manne des institutions de l’UE permet également au parti d’extrême droite de se professionnaliser un peu plus.

Ils n’étaient pas forcément très nombreux, le 3 décembre dernier. Une grosse vingtaine d’eurodéputés perdus dans les travées, en plein milieu d’après-midi, sur les quelque 80 qui auraient pu siéger. La commission parlementaire sur le Commerce international tenait ce jour-là à Bruxelles une de ses réunions bi-mensuelles, et l’ordre du jour en était arrivé à un de ces intitulés qui font tout le sex-appeal du travail législatif européen : « préférences commerciales autonomes pour la République de Moldavie ». Au vrai, il s’agissait de savoir si l’Europe allait ouvrir plus grand ses frontières aux pommes, raisins et prunes moldaves. Ils n’étaient pas très nombreux, et c’est alors Marine Le Pen qui prit la parole. Elle qui disait encore il y a quelques mois que ce Parlement « faisait pitié », elle était là pour défendre consciencieusement ses amendements. De quoi étonner plus d’un habitué.

« Lors de la précédente législature, je n’ai pas vu une seule fois Marine Le Pen en commission parlementaire pendant 5 ans. Là, depuis le début de cette mandature cet été, nous avons dû avoir une dizaine de réunions, et elle a dû venir 7 demi-journées. Il y a un changement de stratégie évident », explique Yannick Jadot (Verts), très assidu vice-président de la commission parlementaire sur le Commerce international.

Un statut d’élu fantôme

Il faut se rendre à l’évidence : le Front national n’est plus aux abonnés absents au Parlement européen. Lors des législatures précédentes, les élus du parti d’extrême droite prenaient le TGV-Est, mais pas le Thalys ; on les voyait parfois à Strasbourg lors des sessions plénières de l’hémicycle – trop d’absentéisme lors de ces sessions, et vous perdez votre indemnité parlementaire – mais ils désertaient les semaines à Bruxelles où se fait réellement le travail parlementaire à travers les commissions législatives. Un statut d’élu fantôme, hurlant beaucoup mais n’agissant pas, que ne manquaient pas de stigmatiser les autres partis.

Lors de la campagne pour les élections européennes du printemps dernier, en sillonnant ses terres de Saône-et-Loire, il est arrivé plus d’une fois à Arnaud Danjean, eurodéputé UMP, de rencontrer des agriculteurs tentés par le vote FN. « Vous savez combien de fois ils ont siégé en Commission parlementaire agriculture ? Pas une fois. » Généralement, l’argument portait. « C’est clair que je ne pourrai pas le réutiliser lors des prochaines élections, ils ne sont plus suspects de ce reproche d’absentéisme », note l’élu.

S’investir dans le travail législatif

Le Front national entend utiliser sa présence massive au Parlement européen – 23 élus, soit la plus importante délégation française ! – comme une vitrine. Une preuve supplémentaire de la normalisation d’un parti en quête de respectabilité. «Nous voulons démontrer que nous avons une capacité d’opposition constructive», explique Ludovic de Danne, à la fois assistant parlementaire et conseiller Europe de Marine Le Pen. « On nous attend sur la sécurité ou l’immigration, mais nous démontrons au Parlement européen que nous pouvons parler d’agriculture, d’environnement, de transport et de bien d’autres sujets », assure Edouard Ferrand, désormais chef de la délégation FN.

Consigne a donc été donnée à tous les eurodéputés de s’investir dans le travail législatif, au moins en apparence. Certes, Florian Philippot continue de sécher allègrement le travail en commission parlementaire. Ce serait « une façon de dédier son mandat à une critique virulente de l’Europe », selon l’affirmation très sérieuse d’Edouard Ferrand. Mais la plupart des autres font mine de jouer le jeu. « J’ai pas le temps de vous parler, je dois préparer le dépôt d’amendements sur les minerais en Afrique. Marine m’a demandé de bosser, c’est ce que je fais », assène Jean-Luc Schaffhauser, avant de raccrocher au nez.

 

Ils sont plusieurs sur cette ligne, plongeant au besoin dans les méandres du droit européen, comme Gilles Lebreton invoquant il y a quelques semaines « l’article 50 du Traité de l’Union européenne »pour dénoncer « le projet de société unipersonnelle européenne »(toujours le sex-appeal législatif de l’UE). Dominique Martin, élu du Sud, s’enorgueillit d’avoir vu certains de ses amendements votés par les autres partis, pour un rapport sur l’activité de la BEI (Banque européenne d’investissement). Il en dépose beaucoup, certains n’étant parfois d’un copier-coller de textes déposés par d’autres parlementaires, avec un mot remplacé par un synonyme. Certains élus écologistes sont parfois décontenancés face à des propositions qu’ils auraient pu écrire eux-mêmes. « Je tiens le compte de tous mes amendements, ceux déposés et ceux acceptés, comme ça on ne pourra pas me faire de critiques infondées », explique-t-il.

Gonfler les statistiques

 

De fait, cette activité législative soutenue n’est pas complètement innocente. Les élus FN ont bien intégré les spécificités du Parlement européen, et notamment l’existence de certains sites ( mepranking.eu et Votewatch.com ), vigies de l’activité parlementaire. Louables pour leur apport en matière de transparence, ces plateformes internet ont de grands effets pervers : désormais bien des eurodéputés - à droite comme à gauche - multiplient les amendements, les questions à la Commission européenne, les explications de vote… uniquement pour gonfler leurs statistiques. Statistiques servant in fine à établir un classement des parlementaires qui, en réalité, ne veut pas toujours dire grand-chose. Dans son bureau bruxellois où trône une petite statue de Jeanne d’Arc, Edouard Ferrand mentionne à quatre ou cinq reprises « MEPRanking.eu » dans la conversation. « A la fin des 5 ans, il faut qu’on ait une belle présentation du travail de nos eurodéputés, que ceux-ci soient bien notés. C’est ce que m’a demandé Marine. Là, pour le moment, il n’y en a pas un en dessous de la 400è place, c’est très fort », s’enthousiasme l’élu bourguignon.

Ces statistiques ne disent pourtant pas grand-chose de l’influence du FN au Parlement européen, toujours aussi faible. « Ce n’est pas parce que vous êtes plus assidus que vous comptez vraiment », relève Karima Delli (Verts). Les amendements frontistes ? L’écrasante majorité est rejetée. Et même quand ils sont approuvés à l’occasion par d’autres bords politiques, les élus d’extrême droite votent de toute façon la plupart du temps contre le texte législatif concerné, fidèles à leur ancienne logique d’obstruction et de rejet de l’Union européenne.

Se faire entendre

A leur décharge, ils n’ont pour le moment pas pu constituer de groupe parlementaire européen – il faut 25 députés de 7 pays différents – ce qui les prive de nombreux leviers pour exister (moyens financiers, temps de paroles supérieurs, possibilités de rédiger des rapports parlementaires etc.). « Les choses changeront quand on réussira à faire notre groupe », assure un assistant parlementaire. Mais en attendant, le cœur du travail parlementaire se fait donc sans eux. Il est d’ailleurs significatif qu’il n’y ait aucun contact entre ces élus frontistes et la Représentation permanente française à Bruxelles (la « RP », dans la novlangue européenne), qui prend pourtant soin d’ordinaire de tisser des relations serrées avec les parlementaires nationaux pour défendre les intérêts hexagonaux. « Des contacts avec la RP ? Mais de quelles relations publiques vous me parlez ? », demande benoîtement Bernard Monot, l’eurodéputé FN spécialiste des questions économiques.

Celui qui se présente comme étant à la ville « directeur des investissements à la CDC » - il est en réalité ingénieur financier dans une petite filiale de la Caisse, CDC Placement – ne prend pas vraiment ombrage de cet isolement. Les frontistes n’ont de toute façon pas vraiment l’ambition de changer l’Europe. « On est là pour limiter la casse et surtout faire prendre conscience aux tenants du système du principe de réalité », décrypte-t-il. En clair, ce qu’ils veulent, c’est se faire entendre. Se servir du Parlement européen comme d’une tribune pour leurs idées, à l’image de la motion de censure lancée en novembre contre Jean-Claude Juncker, nettement rejetée mais très largement médiatisée. Lui se lance rapidement devant son interlocuteur dans des diatribes contre l’Union bancaire, parsème ses phrases « d’euthanasie des déposants » et autre « chypriotisation des comptes », état de fait qu’il ne s’est pas privé de rappeler à « la présidente du comité de l’Union bancaire, c’est bête je ne me souviens plus son nom » – à priori Danièle Nouy, la présidente du Conseil de surveillance au sein de la BCE –lors de son passage à Bruxelles.

Un soutien généreux

« Leurs discours en séance sont avant tout des discours slogans, où ils mettent l’Europe en accusation avec des arguments pas toujours très appropriés techniquement mais qui porteront chez leurs militants en France », décrypte un diplomate européen qui connaît bien le Parlement. La chaîne « Youtube » du parti est d’ailleurs abondamment fournie en vidéos tournées au Parlement européen. Ecouter les élus européens frontistes, c’est donc avoir un bon aperçu des thématiques en vogue au parti d’extrême droite, entre les grandes tirades prorusses d’Aymeric Chauprade, à la gloire du Kremlin et des « combattants de la liberté du Donbass » en Ukraine, et une rhétorique économique désormais très à gauche. Une fois, après un discours contre la « pensée unique », Philippe Lamberts, l’eurodéputé belge chef de la délégation des Verts européens, a ainsi eu la surprise de voir débarquer devant lui Bernard Morot. « C’est bien ce que vous avez dit, je suis derrière vous. » Le parlementaire FN assume : « Mélenchon, je suis d’accord avec ses constats, pas avec ses solutions. »

Le Parlement européen n’est pas toutefois seulement une vitrine pour le Front national. Il est aussi un soutien généreux à la professionnalisation du parti. Car avoir 23 élus est d’autant plus précieux que cela vous permet de salarier une soixantaine de personnes en tant qu’assistants parlementaires, sur l’enveloppe de 21.000 euros attribuée à chaque député. « C’est autant de gens bien payés pour faire de la politique et de la technique, ça leur donne une force de frappe professionnelle qu’il ne faut pas sous-estimer », décrypte Arnaud Danjean (UMP).

Bien sûr, dans le lot, tous ne sont pas à créditer du même profil. La manne parlementaire continue de payer certains proches des Le Pen père et fille, comme lors des précédentes législatures : à titre d’exemple, Florence Lagarde, amie de fac de Marine Le Pen et présidente du micro parti « Jeanne » lié au FN, est ainsi assistante accréditée (à Bruxelles et Strasbourg) de Joëlle Melin, tandis que Gérald Gérin est celui de Marie-Christine Arnautu. A Bruxelles, le bureau de ce dernier est pourtant accolé à celui de Jean-Marie Le Pen, ce qui ne surprendra pas : il y a quelques années dans « L’Express », Gérald Gérin expliquait que son travail consistait à « libérer [le président d’honneur du FN] des tâches usuelles mais non ménagères », avec notamment comme mission de surveiller sa ligne…

Un FN new-look plus présentable

Mais la liste ne s’arrête pas à cette catégorie. Parmi tous les assistants locaux (en circonscription), on retrouve aussi une dizaine de ces jeunes pousses frontistes, vingt ans à peine et incarnant un FN new-look plus présentable, qui ont déjà pour certains d’entre eux menés des combats électoraux. C’est le cas d’Etienne Bousquet-Cassagne, qui avait fait parler de lui il y a deux ans lors de la législative partielle dans la circonscription de Jérôme Cahuzac, ou de Jordan Grosse-Cruciani, candidat aux municipales de Thaon-les-Vosges. D’autres nouveaux venus, comme Antoine Mellies – chargé au FN de draguer les jeunes actifs et les entrepreneurs, et par ailleurs assistant accrédité de Steeve Briois – arpentent eux les couloirs du Parlement à Bruxelles. «Cela leur permet d’entrer en contact avec des filières socio-professionnelles qui n’allaient pas forcément les voir auparavant », observe Arnaud Danjean. Surtout, sur la soixantaine d’assistants, une bonne quinzaine sont membres des instances nationales du FN (bureau politique, comité central, délégation générale etc.), avec notamment des conseillers de Marine Le Pen, comme par exemple Bruno Bilde ou Philippe Murer, ancien proche de Jacques Sapir devenu son expert économique. « A défaut d’en faire un acteur du droit européen, le Parlement européen va contribuer à le transformer en machine de guerre électorale puissante », constate Yannick Jadot (Verts).


En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/politique-societe/politique/0204145035731-le-parlement-europeen-laboratoire-de-la-strategie-de-conquete-du-fn-1091917.php?s6Cz6IJwY0xUcCd5.99

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09/02/2015

La voix est libre


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07/02/2015

Elections départementales 89

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Édouard Ferrand SD du 89 en campagne pour les départementales à Villenavotte avec le maire et les candidats Julien Odoul et Alexandrine Ferrand.

19:58 Écrit par La Vaire | Lien permanent | Commentaires (0)

05/02/2015

2lections départementales

IMPORTANT

 

Réunion des candidats titulaires et suppléants de l'Yonne 

Ce samedi 7 février 2015

A 11h00

Permanenece de Sens au 14 cours Tarbé

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01/02/2015

Elections départementales 89

Tractage FN ce dimanche à la faîiche sur le marché de Pont-sur-Yonne : "NON au péril islamiste!"DSC_0002.JPG

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L'Echo

Eure-et-Loir > Chartres 01/02/15 - 06h00

Les députés européens Front national se penchent sur le monde agricole à Chartres

Lu 88 fois

Philippe Loiseau et Édouard Ferrand, députés européens Front national, ont animé un débat avec des professionnels du monde agricole, vendredi, à Chartres.

Une opération menée dans le cadre d’une tournée nationale, selon Philippe Loiseau : « Nous recherchons des échanges avec les institutionnels locaux de monde agricole. Le but est de mieux sentir les attentes de toutes ces personnes, de manière à les faire remonter dans nos interventions en commission agriculture. Le terrain est essentiel ».

 

La PAC, le traité transatlantique, l’embargo russe et surtout le souverainisme alimentaire ont, entre autres, été évoqués. Édouard Ferrand mise sur davantage d’autonomie pour les agriculteurs : « À partir du moment où c’est Bruxelles qui fixe les quotas sur la manière dont la France doit cultiver ses céréales, nous estimons que c’est une atteinte à notre souveraineté politique ».

« On a aussi des compétences agricoles »

Ces rendez-vous ont également une portée politique, comme le souffle Philippe Loiseau : « L’idée est aussi de montrer à ces professionnels qu’au FN, on ne débat pas uniquement sur les questions d’immigration ou de sécurité. On a aussi des compétences dans le domaine agricole et la ruralité ».

Simon Dechet

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31/01/2015

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Deux Députés Européens du FN à la rencontre du monde de l'Agriculture dans le Loiret et l'Eure-et-Loir

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 Institutions, agriculteurs, semenciers, forestiers, entreprises de la filière bio, chasseurs, ou encore officiels. Deux députés européens du FN ont rencontré ce 30 janvier en Eure-et-Loir et le 29 dans le Loiret l'ensemble des acteurs du monde rural : ce sont l'eurélien Philippe Loiseau, lui-même agriculteur céréalier près de Chartres et bourguignon Edouard Ferrand, qui vient par ailleurs d'être nommé à la tête de la délégation FN au Parlement Européen, succédant à Aymeric Chauprade.

 

  Le 29 à Orléans, les deux députés - qui devaient être accompagnés à l'origine de leur collègue nordiste Sylvie Goddin, ont ainsi rencontré à Orléans Hubert-Louis Vuitton, président de la fédération régionale de la chasse, Jean-François Vincent et Jacques Sappeï, représentants de BioCentre, la structure qui coordonne la filière bio dans la région, le président du centre régional de la propriété forestière, Eric de la Rochère, responsable d'ArboCentre, le président et le directeur de la Chambre d'Agriculture, le directeur de la DRAF et le Préfet de région.

 Le lendemain en Eure-et-Loir, les députés ont visité une exploitation aux Gaudrières à Argenvilliers, rencontré des semenciers et fait une table ronde sur le souverainisme alimentaire. Les deux jours, des conférences de presse étaient organisées, à Orléans et Chartres. Par ailleurs, le soir du 29, au cours d'une réunion à Boigny-sur-Bionne, les députés européens en mission ont aussi rencontré des agriculteurs et des militants.

Les deux euro-parlementaires se sont engagés dans un tour de France des terroirs agricoles. Leur dernier déplacement était en Bourgogne, le prochain est prévu en Provence. "Nous sommes là", explique Philippe Loiseau, "à la fois pour recueillir la parole des agriculteurs et des ruraux, qui sont sur le terrain contrairement aux technocrates de Bruxelles, et pour expliquer notre travail en Europe". Par ailleurs, leur déplacement a aussi pour objectif d'expliquer les enjeux de la nouvelle PAC et du futur traité transatlantique qui liera l'UE et les Etats-Unis, car "il y a une différence assez nette entre l'information que nous recevons à Bruxelles et celle qui est disponible ici, pour les agriculteurs".

En même temps, "les remontées du terrain permettent d'affiner notre programme, à la fois pour les élections à venir et les présidentielles", confirment les deux députés, accompagnés de Leif Blanc, conseiller de Marine le Pen pour l'agriculture. Ils reconnaissent une "augmentation continue du nombre d'adhérents" et un "rajeunissement" qui se traduit aux cantonales par de nouveaux profils de candidats, agriculteurs, cadres ou encore enseignants. Des catégories sociales qui étaient il y a encore quelques années assez éloignées du FN et peu ou pas visées par le programme du parti.

 

 

Le désespoir rural
 

Les deux députés disent avoir perçu nettement "le désespoir, l'écoeurement profond même, des campagnes, laissées pour compte. Les agriculteurs sont très inquiets par la PAC, les ruraux par la désertification économique, commerciale, médicale, le manque de transports et de services publics. Ils se sentent abandonnés".

Un sentiment qui profite au FN : les cantons où il cartonne de plus en plus à chaque élection sont essentiellement ruraux. C'est notamment au nord et à l'est du Loiret, dans les cantons très ruraux et vieillissants du Gâtinais et du Giennois, qu'il fait ses meilleurs scores; c'est encore là-bas qu'il peut l'emporter, dans un, voire deux cantons, à Lorris et à Courtenay notamment. Sur l'ensemble de la région, le FN a tous ses candidats dans le Loir-et-Cher et l'Indre-et-Loire depuis fin décembre, dans le Loiret depuis quelques jours, mais aussi en Eure-et-Loir (15 cantons) et l'Indre (13). Il n'y a que dans le Cher que le compte de candidats n'y est pas encore.


L'agriculture française prise en étau entre l'environnement et le GMT

La PAC inquiète les agriculteurs "à la fois à cause de la baisse des aides et à cause de nouvelles normes écologiques qui se mettent en place contre l'agriculture", tacle Edouard Ferrand. Actuellement, la France verse 20 milliards et en récupère 13, dont 9 au titre de la PAC. Sur la période 2014-2020, elle n'en reprendra que 8 pour la PAC, les aides baissant de 3% pour les 26.2 millions d'hectares éligibles en France. Dans le détail, le paiement de base passera de 141 euro à l'hectare en 2015 à 97 en 2019 au bénéfice de l'aide au verdissement (97 euros à l'hectare) et d'autres dispositifs dont la contrepartie sera un durcissement des exigences en matière d'écologie. D'autres aides, au sein du second pilier de la PAC, concerneront l'élevage et les jeunes agriculteurs, ainsi que des mesures pro-écologiques supplémentaires. Par ailleurs cette nouvelle PAC s'inscrit dans la baisse continuelle depuis 2000 des aides à l'hectare, qui n'est que partiellement compensée par l'augmentation des capacités, comme l'explique par exemple la Chambre d'Agriculture de Normandie.

Les deux députés européens veulent aussi informer sur un autre péril : le grand marché transatlantique (GMT, ou TAFTA selon l'abréviation anglaise), qui va lier l'UE et les USA au sein d'une grande zone de libre échange. Ce que Edouard Ferrand qualifie de "traité diabolique"  qui prévoit le démantélement des normes sanitaires très contraignantes de l'UE, la suppression des barrières douanières contre les produits américains, ou encore "la suppression des AOP et des IGP, qui seront remplacées par des marques, sans obligation d'origine". Une menace directe contre le Champagne, les 365 fromages ou les nombreux vins de France, le sel de Guérande, mais aussi l'ensemble des spécialités européennes, du Tokaj hongrois au yaourt bulgare. Autre risque que les députés européens n'ont pas mentionné : la subordination des Etats membres du GMT à un tribunal acquis aux intérêts des multinationales, le Cirdi, dont les décisions sont insusceptibles d'appel et les amendes, infligées aux Etats, énormes.

Malgré les risques connus pour la santé des consommateurs européens - les Etats-Unis étant largement connus pour leur boeuf aux hormones ou les poulets chlorés - et la forte probablité de démantélement de l'industrie et de l'agriculture européenne au profit des grandes entreprises américaines, les négociations continuent, entraînées par la volonté de l'Allemagne et la passivité des autres pays; les populations étant partout tenues dans l'ignorance du processus de mise en place du GMT. Et ce bien que l'adoption du traité risque de faire perdre d'importants marchés aux entreprises européennes, la Turquie s'étant déjà montrée très inquiète au point de faire planer le risque de suspension de son accord de libre-échange avec l'UE. Ce qui serait en phase avec son pivot actuel vers l'Asie et la Russie.


L'objectif du FN : redonner toute sa place et sa force à la ruralité

Au-delà de la volonté de recueillir les impressions des différents acteurs de la ruralité et d'expliquer l'action des députés européens, le FN poursuit un objectif plus vaste, qui va de pair avec le parti pris d'embrasser l'ensemble de la ruralité, sans se limiter aux seuls paysans. "On nous attend sur l'insécurité ou l'immigration, pas sur l'agriculture", explique Edouard Ferrand. "Nous voulons redonner toute sa place à la France des oubliés, cette France périphérique", précise-t-il en référence au livre qui a mis en lumière l'existence d'une France populaire, reléguée dans le périurbain et le rural, soit 60% de la population dans 34.000 communes sur 36.000, une majorité pourtant quasi-absente des préoccupations politiques, "centrées sur la politique de la ville, qui mange 70% des aides", indique l'élu bourguignon.

"Notre objectif est de reconstruire une identité de la France dans la campagne", explique Edouard Ferrand, qui estime que "ce message est très bien reçu par les ruraux". Pour cela, le FN a des solutions en phase avec sa conception de l'Etat interventionniste et régulateur de l'économie, notamment la mise en place de "barrières douanières assez dissuasives pour protéger nos entreprises et notamment notre agriculture; par exemple dans l'industrie de la transformation du bois, il faut une clause de sauvegarde qui la protège de la concurrence chinoise dans le meuble". Mais aussi des idées novatrices, qui couvrent l'ensemble de la ruralité, afin de saisir les interactions entre les différentes filières et les faire vivre.

Par exemple, Edouard Ferrand propose "la mise en place d'un label excellence en Sologne pour la viande de venaison. Il y a de la demande pour de la viande de qualité, il y a aussi la possibilité de mettre en place des filières industrielles de transformation de la viande de gibier". Ce qui permettrait selon lui de "redéployer des capacités industrielles existantes vers de nouveaux marchés et de faire vivre l'identité marquée du territoire". Il préconise l'aide du fonds européen FEDER et de l'Etat. Pour lui, qui est d'ailleurs chasseur, "il n'y a pas de fatalité dans la perte de vitalité et la désindustrialisation des campagnes. En plus cette expérience peut être mise en place dans tous les terroirs où la chasse a un rôle important", comme le sont la Brenne, la forêt d'Orient, les baies de Seine et de Somme, les Dombes, la Camargue ou encore la Grande Brière.

Il est aussi favorable à "la mise en place de critères sociaux et écologiques", à l'instar de ce qui existe pour les marchés publics, afin de privilégier sur le marché intérieur les produits nationaux, produits en sauvegardant l'emploi et l'environnement. "C'est cela la vraie écologie, celle qui réinstalle l'homme dans son environnement". Autrement dit celle qui le fait vivre et non qui le relègue dans les campagnes - car les loyers des villes sont trop hauts - en le matraquant de taxes diverses car il pollue. Bien obligé, puisque l'emploi ne subsiste presque plus qu'en ville et qu'il n'y a pas ou peu de transports en commun dans les campagnes. Au-delà d'une tournée de campagne, c'est donc à la résolution de problématiques sociales profondes que se sont attelés les deux députés européens du FN.

 

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LOUIS-BENOIT GREFFE

 

10:49 Écrit par La Vaire | Lien permanent | Commentaires (0)